SOMMET 2023: Jour 5 – Le champ des possibles est vaste, à nous de foncer!

La dernière montée est toujours la plus exigeante. L’épuisement se fait sentir, le froid semble plus prenant et les vivres commencent à manquer. Après tout, l’exercice de grimper tous ensemble est un défi de tête plus que de corps. Mais c’est ce travail, en cordée, qui rend l’ascension non seulement moins périlleuse, mais aussi plus agréable. On pourrait même dire que c’est ce qui lui donne un sens.

Heureusement, cette ultime journée du Sommet des accélérateurs s’est amorcée avec un atelier avec un expert qui nous a permis de gravir les derniers milles avec assurance. Yves Pigneur (HEC Lausanne) nous a (re)présenté un outil connu de tous, celui-là même qu’il a créé: le Business Model Canvas. Cet outil est utilisé pour raconter la création de valeur pour les client.e.s, mais peut aussi faire bien plus, comme nous l’a habilement démontré le professeur Pigneur. Ça tombe bien, parce qu’après plusieurs réflexions sur l’état des lieux dans l’écosystème, nous sommes rendu.e.s au stade de la (re)construction. Le contexte actuel doit nous amener à revoir le modèle d’affaires des acteurs d’accompagnement. Nous devons alors porter un regard vers le futur pour assurer la pérennité des organisations qui accélèrent l’innovation et qui accompagnent nos chefs d’entreprise de demain.

Cet atelier était suivi de discussions sur le thème du continuum d’accompagnement. Louis-Félix Binette (MAIN) a présenté les premières ambitions d’un projet de longue haleine, entamé il y a presque deux ans, et qui a pour but de structurer l’offre d’accompagnement au Québec afin d’assurer une prise en charge continue des entrepreneur.e.s. L’objectif final de ce projet est d’accompagner plus de startups, et de les accompagner mieux, pour qu’elles maximisent leur impact sur le Québec. Les discussions étaient structurées pour définir des propositions de valeur tant pour les startups que pour les acteurs qui les accompagnent à chacun des cinq modules clés du continuum: la détection, le diagnostic, l’aiguillage, le soutien, et le suivi ainsi que la gouvernance. Si les murs du Salon ABC du Domaine Château-Bromont pouvaient parler, ils en auraient long à dire!

Pour sa clôture, le Sommet s’est transporté, sous un froid glacial, au Centre de collaboration MiQro Innovation (C2MI), pour une incursion dans la zone d’innovation Technum Québec à Bromont. Normand Bourbonnais (Technum Québec) et Marie-Josée Turgeon (C2MI) ont parlé de la nécessité d’inclure les acteurs de tout le Québec dans le développement de la zone d’innovation en technologies numériques de Bromont, notamment par le désir de créer un incubateur-accélérateur dans la ville estrienne. Sylvie Adam (Technum Québec) est revenue sur les premières étapes de la création de cette zone par la ville, grâce à l’attractivité de grands industriels déjà sur place depuis des années, et sur la mise en place d’aménagements biophiles afin de maintenir le rapport naturel entre l’humain et la nature dans la zone d’innovation. Enfin, Joëlle Boutin, nouvellement nommée adjointe parlementaire en Sciences et Innovation, a détaillé la façon dont elle voit son travail, et le rôle du gouvernement du Québec. Selon elle, le gouvernement est un facilitateur pour aider les entreprises et celles et ceux qui les accompagnent. Elle invite d’ailleurs l’écosystème au dialogue pour maintenir une saine relation entre l’écosystème et le gouvernement du Québec.

Cette discussion fut suivie d’une visite dans les installations du C2MI menée par Marie-Josée Turgeon et Alan Renaudin. L’infiniment petit et ses prouesses nous rappellent que le développement stratégique se passe là, dans la capacité à voir grand grâce aux petites technologies. Le C2MI voit également grand puisqu’ils visent un doublement de leur superficie pour mieux servir les industriels qui opèrent à proximité et pour mieux tabler sur l’avancée du secteur quantique et de l’application médicale des microsystèmes électromécaniques (MEMS).

En haut du sommet, il nous est plus facile de voir les différentes possibilités qui s’offrent à nous: celles qui sont très proches et celles qui sont très loin. Cette contemplation nécessaire restera toutefois de courte durée puisque derrière chaque aventure se cache un nouveau sommet potentiel à gravir.

P.S. Pour cette introduction, je m’étais initialement inspiré d’une analogie avec le coureur qui a accompli, pour la première fois, une course d’un mille sous les quatre minutes, ce qui a amené ensuite plus de 1600 athlètes à reproduire l’exploit. Cela dit, c’était trop un emprunt de la série Winning Time sur la dynastie des Lakers au basket-ball – une série à écouter d’ailleurs!

— Guillaume Lajoie, responsable — communications et affaires publiques @ MAIN

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