Pour des politiques publiques qui facilitent le développement des startups
Publié le 24 octobre 2024
OTTAWA, 23 octobre 2024 — Une délégation, formée d’une douzaine d’organisations qui accompagnent des startups québécoises au quotidien, est de passage à Ottawa dans le cadre de la Semaine de la PME, pour livrer un message clair sur l’importance d’avoir des politiques publiques qui facilitent le développement des jeunes entreprises innovantes, communément appelées startups, sous-ensemble important des PME.
Même si l’ère n’est plus à la création des Uber et des Airbnb de ce monde, le mode entrepreneurial basé sur les projets à fort potentiel de croissance reste un mode nécessaire si l’on veut créer une économie fondée sur l’innovation, capable d’offrir au monde le fruit des idées, de la créativité et de la détermination de ses meilleurs cerveaux.
Après tout, les entrepreneur.e.s innovant.e.s sont le moteur de l’innovation canadienne, car ils et elles permettent de transférer le savoir-faire de nos cerveaux en entreprises potentielles: ceux qui sortent fraîchement des écoles de commerce ou d’ingénierie, ceux qui poursuivent des recherches approfondies à l’université, et même ceux qui voient des opportunités au fil de leur carrière.
Nous devons avoir des politiques publiques qui viennent soutenir ces trois types de profil entrepreneuriaux, et bien plus, sous trois objectifs clairs:
- favoriser l’émergence d’un plus grand nombre de startups;
- mieux soutenir financièrement les entreprises qui passent certains jalons importants dans leur parcours entrepreneurial;
- faciliter la mission des organisations, partout au Québec, qui accompagnent ces entrepreneur.e.s à prendre des décisions éclairées pour l’atteinte de leurs objectifs d’affaires.
À propos des PME québécoises (et des startups)
- Les PME représentent 99 % des entreprises québécoises. Elles embauchent 3 millions de Québécois et représentent 50 % du PIB du Québec.
- Nous estimons qu’il y a, en moyenne, entre 2000 et 3000 startups en opération chaque année au Québec.
- Le Québec vivra dans les prochaines années une vague historique de transferts et de ventes d’entreprises, en raison des tendances démographiques, dont le vieillissement de la population.
- Le repreneuriat peut également être le moteur de nouvelles entreprises innovantes qui auront la même vélocité que les startups qui démarrent
- Les intentions entrepreneuriales et le taux de création d’entreprise sont plus faibles au Québec que dans le reste du Canada.
- Selon l‘Indice entrepreneurial québécois, le taux d’intention d’entreprendre se situerait à 16,5% dans la population québécoise
- 57 % des entrepreneur.e.s et dirigeant.e.s d’entreprises au Québec ont déjà souffert ou connaissent un.e entrepreneur.e ayant déjà souffert de problèmes de santé mentale ayant nécessité un arrêt de travail.
(information en partie tirée de la Fédération des chambres de commerce du Québec)
Nos attentes pour stimuler l’entrepreneuriat innovant et scientifique
Malgré les efforts de sensibilisation à l’entrepreneuriat dans les universités par les bureaux d’entrepreneuriat et les autres organisations qui s’y rattachent, les entreprises issues de la recherche scientifique se font rares. Nous avons besoin de soutenir les programmes existants qui jouent un rôle clé pour mieux relier la recherche universitaire à la création d’entreprises innovantes, notamment en deeptech et innovation sociale avec des actions gouvernementales venant faciliter le développement du pipeline entrepreneurial en début de parcours:
- Soutenir davantage les organismes qui œuvrent à la sensibilisation à l’entrepreneuriat, surtout pour des profils plus scientifiques et dans les universités en région, mais également pour les projets de recherche en sciences humaines qui pourraient générer la création de structures juridiques autres que l’entreprise privée.
- Envisager la place un régime de démarrage d’une première entreprise qui, à l’instar du « RAP » pour l’achat d’une première propriété, permettrait à des entrepreneur.e.s de piger des sommes dans leur RÉER sans incidence fiscale afin de financer le démarrage d’une première entreprise.
- Revoir la gestion des droits de propriété intellectuelle entre les universités et les chercheurs pour faciliter la commercialisation des fruits de la recherche
- Coordonner des travaux entre les membres de différentes universités du Canada afin de revoir les financements disponibles pour favoriser l’entrepreneuriat scientifique, et de revoir les façons de créer une meilleure interface entre le milieu académique et l’industrie.
- Assurer le renouvellement des initiatives qui favorisent la création d’entreprises dans les communautés, tels que le programme des entrepreneurs noirs du Canada et l’Initiative pour appuyer les communautés noires du Canada
Nos attentes en matière de financement des entreprises innovantes
En plus d’initiatives pour augmenter le démarrage d’entreprises innovantes, nous devons soutenir plus adéquatement les entreprises qui franchissent différents jalons clés dans leur croissance, et permettent aux entrepreneur.e.s qui prennent du risque d’être soutenu.e.s dans leurs démarches. Nous avons besoin d’actions gouvernementales pour résoudre certains défis d’accès au financement, mais aussi la capacité à ces entreprises en démarrage d’obtenir des premiers contrats publics, qui leur permettront de décrocher ensuite d’autres ventes localement, et à l’international:
- Envisager la création d’un fonds de prêts et bourses pour les entrepreneur.e.s afin de leur permettre de se consacrer entièrement au développement de leur entreprise
- Réviser les crédits d’impôt à la recherche et au développement (RS&DE) pour y ajouter une obligation aux entreprises privées de réinvestir un pourcentage du montant alloué en crédit d’impôt dans des startups canadiennes, soit sous la forme d’investissements (dilutifs ou non-dilutifs) ou d’ententes de co-développement.
- Ajouter des critères d’achat et des objectifs ambitieux à l’approvisionnement gouvernemental pour favoriser l’acquisition de solutions locales, dans le respect des accords de commerce internationaux.
- Mettre sur pied un comité interministériel pour évaluer la provenance des solutions technologiques dans les différentes chaînes de valeur de la production industrielle et émettre des recommandations sur la façon d’amener plus d’entreprises locales à pouvoir jouer un rôle clé dans ces chaînes de valeur.
- Ajouter des objectifs pour favoriser les entrepreneurs issus de la diversité ethnoculturelle dans les sources de financements non-dilutifs du gouvernement et les fonds de fonds investis par le gouvernement du Canada, tels que l’Initiative de catalyse du capital de risque.
Nos attentes pour l’écosystème d’accompagnement entrepreneurial
Le gouvernement du Canada, surtout via les agences fédérales de développement économiques, a un rôle clé dans afin d’offrir un accompagnement diversifié et spécialisé aux entrepreneur.e.s. Nous devons revoir l’expérience d’accompagnement pour s’assurer d’un suivi continu, mobile et cohérent avec les besoins des entreprises, et s’assurer qu’il soit au même niveau de qualité peu importe dans quelle région du Canada ces entreprises sont incorporées.
- Créer un dossier startup unique par les agences de développement économique, détenu par l’équipe de fondation de l’entreprise, qui contient les informations essentielles sur le profil de l’entreprise, et ce, dès son incorporation.
- Ce dossier sera utile tant pour les acteurs qui sont appelés à intervenir auprès de la startup pour accélérer sa progression que pour ceux qui cherchent à obtenir une meilleure vue globale de l’écosystème afin de moduler leurs interventions.
- Développer les connexions pour assurer un meilleur accès au réseau d’acteurs périphériques (service des délégués commerciaux, ambassades, entreprises privées, etc.) qui peuvent devenir des partenaires de la startup dans son développement.
- Respecter en tout temps l’autonomie des différentes organisations qui accompagnent les entreprises innovantes à positionner leur offre d’accompagnement et à la faire évoluer en fonction de l’évolution des besoins et du marché.
Membres de la délégation du 23 octobre 2024 à Ottawa
- Jacques Lajoie, Directeur recrutement, relations universitaires et gouvernementales, ACET
- Cécile Vincent, Directrice marketing & développement des affaires, ACET
- Marjorick Foisy, Directrice générale, CENTECH
- Eric Drainville, Leader principal – finances, administration et accélération, DEL – Développement économique Longueuil
- Camille Goyette-Gingras, Directrice des partenariats, Esplanade Québec
- Isabelle Thibault, Directrice générale, Esplanade Québec
- Laurence Audette-Lagueux, Directrice générale, Garage&co
- Maudeleine Myrthil, Vice-Présidente entrepreneuriat, Groupe 3737
- Renaud Grimard, Directeur, filière numérique, Promotion Saguenay — INKUB
- Cécile Bertin, Directrice, gestion et développement, La Certif’ — HEC Montréal
- Guillaume Lajoie, Responsable — communications et affaires publiques, Mouvement des accélérateurs d’innovation du Québec (MAIN)
- Marie-Claude Lemire, Directrice générale, Millenium Québécor
- Sylvain Letellier, Responsable des opérations et des programmes, Propolys
- Diana Horqque, Directrice exécutive, V1 Studio