du 21 juin au 8 juillet, j’ai pris part à l’École d’été Mosaic HEC Montréal, une expérience-formation dispersée entre Montréal et Barcelone où l’on traite et applique des concepts de gestion de l’innovation.
voici 4 choses que j’ai réalisé durant son expérience à retourner sur les « bancs d’école ».
— Joyce McLean, responsable Sommet et relations avec la communauté à MAIN
ensemble, on va plus loin
la prémisse de l’École d’été Mosaic, c’est d’être en équipe avec d’autres participant.e.s pour travailler sur un projet commun pendant trois semaines. le nôtre: comment faire vivre un hub d’innovation de calibre international à Montréal, i.e. le projet d’Ax-C, récemment annoncé.
mon équipe: des étudiant.e.s d’HEC Montréal, des personnes de différents pays, des personnes avec des parcours sans liens apparents avec le sujet sur lequel on travaille.
même si j’étais emballée de voir avec qui j’allais travailler, au premier jour de l’École d’été, j’avoue que j’appréhendais de passer trois semaines avec ce groupe de personnes allumées, mais dépareillées.
finalement, nous avons réussi, au terme du séjour, à apporter une couleur différente au projet, en fonction de notre parcours, de nos connaissances.
et ça nous a permis d’aboutir à une réflexion qui comportait beaucoup plus de dimensions que ce sur quoi j’aurais pu travailler seule, même avec le double du temps.
on parle beaucoup de l’importance de s’entendre sur une destination commune, mais on oublie qu’on a parfois des motivations différentes de s’y rendre
dès le début de l’École d’été, c’était entendu qu’on devait livrer 20 diapositives pour présenter notre travail. on aurait tendance à penser que c’est suffisant, de s’entendre sur l’objectif à atteindre.
à un moment dans le parcours, j’ai proposé de faire un tour de table pour connaître quelles étaient les motivations de chacun.e de travailler sur le projet qu’on nous avait assigné.
les réponses ont été aussi surprenantes que différentes: une personne voulait respecter le plus possible les méthodologies académiques pour valider ses apprentissages à la maîtrise; une autre était partie prenante du hub d’innovation et accordait moins d’importance au rendu final qu’aux échanges qui nous permettaient d’arriver au résultat; et, une autre était surtout là pour avoir un bon moment (puis c’est bien correct aussi!).
dans une équipe, on ne prend pas assez le temps de partager ce qu’on juge être une expérience réussie, au-delà des KPIs.
on peut se mettre d’accord tous les deux qu’on veut faire un voyage aux Îles-de-la-Madeleine l’été prochain. reste que, peut-être, tu as envie d’y aller le plus efficacement possible pour profiter au maximum de ton séjour là-bas, et que, peut-être aussi, moi j’ai envie de prendre mon temps pour admirer le paysage en route, et arrêter voir ma tante à Moncton en chemin.
donne généreusement quand c’est possible pour toi de le faire, et sois bienveillant.e envers ceux et celles qui vivent une mauvaise journée.
j’ai vécu un petit drame personnel pendant l’École d’été, et ça m’a ralenti quelques jours. j’ai pensé à ce moment-là que ça ne valait peut-être plus la peine pour moi de rejoindre l’équipe.
quand je suis revenue, on m’a accueillie avec beaucoup de bienveillance. les choses avaient roulé. le projet suivait son cours.
j’ai été capable, à mon tour, de faire avancer le projet au moment où d’autres personnes avaient besoin de repos.
une équipe de travail c’est ça. des journées, « t’as la pêche » comme disent les cousins. ça avance, c’est la pleine productivité. les collègues pour qui ça va moins bien cette journée-là, porte-les.
éventuellement, c’est toi qui auras une moins bonne journée; tout le monde finit par tomber. et le jour où tu ne pourras pas donner autant que d’habitude, les autres seront là pour maintenir la barque à flot.
adapte tes plans, tout le temps
j’ai vécu une petite frustration pendant l’École d’Été: celle de réaliser, chaque jour, que je connaissais encore moins de choses que la veille.
à mesure qu’on apprenait de nouveaux concepts et qu’on voyait de nouveaux exemples d’innovation, nous devions changer le cours de notre travail.
l’innovation (ou la vie) ce n’est pas comme une formule mathématique qu’on peut appliquer et ré-appliquer, avec la certitude d’avoir exactement la bonne réponse.
c’est important de ne pas trop s’attacher à une idée, à un plan bien défini. on dit aux startups, « don’t fall in love with your product ».
et bien, ne tombons pas trop en amour avec nos plans bien définis. il n’y a à peu près rien qui va finir par arriver comme on l’avait prévu.
— Joyce McLean, responsable des relations avec la communauté