le capital de risque au Québec: pour quoi, pour qui, comment?

accompagner pour le capital de risque en 2023, c’est un défi au quotidien. pour mieux s’y retrouver, nous avons organisé, en collaboration avec Espace CDPQ, un événement virtuel sur le capital de risque en 2023, destiné au réseau des acteurs.trices d’accompagnement des startups du Québec.

l’événement en 4 éléments-clés:
💼 enjeux et perspectives de l’investissement en capital de risque au Québec et au Canada, discussion entre Nicolas Rubbo (Espace CDPQ), Olivier Quenneville (Réseau Capital), Kalthoum Bouacida (AQC Capital), et Sarah Pisonero (BDC)

📈 présentation d’Espace CDPQ et des fonds selon les secteurs et les domaines d’activités, par Marie-Laurence Boivin et Naomie Bourduas-Mailhot (Espace CDPQ)

💡 conseils pour une collaboration fructueuse entre investisseurs et entrepreneurs, discussion entre Charles-Olivier Roy (MAIN), Emmanuel Glen (AWL-E) et Antoine Bellemare (i4 Capital).

🗓 lancement à venir d’une formation sur le capital de risque pour les acteurs de l’accompagnement par Front Row Ventures, en collaboration avec MAIN et Espace CDPQ (pour ne rien manquer du lancement)

un portrait nuancé de l’état du capital de risque en 2023

on le sait maintenant, au Québec comme au Canada (et chez nos voisin.e.s du sud), le nombre d’investissements est en baisse depuis les quelques dernières années, et les rondes d’investissement sont beaucoup plus longues que ce qu’on a connu durant les années de pandémie. trois citations-clés des personnes expertes invitées à donner leur point de vue sur l’état de la situation en capital de risque résument bien la première session:

« on a souvent tendance à vouloir se comparer à 2021 puis au début de 2022, qui sont des périodes exceptionnelles, mais qui ne suivent pas nécessairement une tendance historique. c’est beaucoup plus difficile actuellement de lever des fonds. pas juste pour les startups, mais pour les firmes de gestion aussi. il faut comprendre que les fonds de capital de risque, eux aussi doivent lever des fonds. les grands allocateurs de capital sont beaucoup plus prudents. » — Olivier Quenneville, Réseau Capital

« on voit les mêmes tendances au Canada. on remarque aussi que les investisseurs institutionnels sont plus prudents, ils revoient leur stratégie d’allocation d’actifs un peu à la baisse et ont des stratégies qui sont plus conservatrices. on comptait beaucoup sur les capitaux américains jusqu’à présent, mais comme l’activité de transaction a diminué au États-Unis on voit l’impact de ce côté-ci de la frontière.» — Sarah Pisonero, BDC

« le métier des fonds, c’est de déployer de l’argent. on a 4-5 ans pour déployer les fonds qu’on a. ce que je vois sur le terrain est moins alarmiste que les tendances observées. nous (les fonds) sommes toujours à l’affût d’un bon pipeline de bonnes entreprises. c’est notre boulot de trouver de bonnes entreprises. il est vrai par contre que les investisseurs sont plus prudents et requièrent des vérifications diligentes encore plus exhaustives » — Kalthoum Bouacida, AQC Capital.

et, selon nos expert.e.s, qu’est-ce qui rend une entreprise attrayante pour un fonds de capital de risque?

  • une entreprise qui a le potentiel de créer de la valeur rapidement et à prendre des parts de marché. #Vélocité
  • la qualité des humains derrière. Sa vision, son potentiel. L’expérience entrepreneuriale des fondateurs. #LesHumains
  • une startup qui adopte une posture « marché global » dès le jour 1. #GlobalFirst
  • une startup qui a une connaissance solide du marché dans lequel elle évolue, et ses concurrents. #ConnaitreSonMarché
  • une startup qui connaît ses chiffres sur le bout des doigts, et peut parler le langage financier. #Runway #BurnRate

le bon côté est que, malgré la baisse des transactions globales, certains secteurs d’activités se démarquent et continuent même de croître. par exemple, le Québec a développé une expertise importante dans le domaine de l’intelligence artificielle et le secteur de l’énergie propre et ça continue de susciter l’intérêt des investisseurs.

de plus, nos expert.e.s invitées nous confient que l’optimisation des ressources et la gestion des données sont aujourd’hui des aspects déterminants dans le secteur du capital de risque. finalement, les investisseur.e.s des domaines d’impact, bien qu’ils ne représentent pas la majorité, semblent moins sensibles aux changements des stratégies d’investissement.

comment les incubateurs et accélérateurs peuvent-ils paver le chemin pour leurs startups?

nos expert.e.s nous ont rappelé les bonnes pratiques pour être encore meilleur dans l’accompagnement des startups à être « VC-backable ».

  1. Les fonds de capital de risque s’attendent à bâtir des relations avec l’écosystème d’accélérateurs québécois et le fait d’avoir été accompagné par un accélérateur, c’est un sceau de confiance pour un fonds qui investit
  2. Accompagner les startups à faire leur propre revue diligente des fonds, notamment en allant regarder les thèses d’investissement pour les orienter vers les meilleurs investisseurs
  3. Inviter les fonds à vos événements, pour qu’ils rencontrent des startups
  4. Rester à l’affût d’une pipeline de bonnes startups pour les fonds
  5. Devenir membre de Réseau Capital et assister à leurs événements.

Finalement, il faut comprendre que les fonds au Québec sont très interconnectés. Ils se parlent et se partagent des dossiers. C’est aussi eux qui vont voir à co-investir ensemble quand ils voient qu’une entreprise répond à leurs critères respectifs.

Rappelez-vous aussi que se brûler auprès d’un VC, ça a le potentiel de se savoir dans tous les VC.

relation startup entrepreneur.e.s au-delà des chiffriers: il faut être sur la même longueur d’ondes!

On a également eu droit à une discussion franche et ouverte entre Emmanuel Glen, fondateur de la startup AWL-E, une entreprise deeptech qui œuvre dans le transfert de l’électricité sans fil, et Antoine Bellemare d’i4 Capital, un fonds d’investissement ayant remporté le concours des fonds d’aide du Québec, et axé sur des projets d’entreprises avec une propriété intellectuelle durable, visant à résoudre des problèmes persistants et importants dans différentes industries.

Chez AWL-E, comme dans la relation que l’entrepreneur adopte avec ses investisseur.e.s, c’est essentiel que le courant passe!

L’interaction entre les investisseur.e.s et les entrepreneur.e.s est un élément essentiel du succès des startups. Emmanuel parle d’ailleurs de l’importance de la collaboration entre les deux parties pour réaliser de grandes idées. Il souligne également l’impact positif de la présence d’investisseurs tels que Front Row Ventures, et d’acteurs d’accompagnement comme le Centech dans son parcours entrepreneurial.

C’est avec beaucoup de passion dans la voix qu’Emmanuel raconte son parcours personnel d’inventeur passionné d’électricité à entrepreneur ambitieux aux commandes (avec 4 autres co-fondateur.trice.s) de la startup d’AWL-E qui fait aujourd’hui l’envie des investisseur.e.s.

pas de « BS »

Emmanuel s’est également ouvert sur le fait qu’il était une personne autiste et dit percevoir les interactions sociales de manière différente, ce qui se traduit par une grande transparence dans ses échanges avec i4 Capital, dès le début. Cette authenticité est appréciée par ses bailleurs de fonds. Pas de « BS! ».

Les deux partenaires soulignent également l’importance d’un bon « fit » entre les profils des associé.e.s d’un fonds et les secteurs d’investissement. Pour i4 Capital, il est crucial de comprendre en profondeur le potentiel d’une technologie et les marchés dans lesquels elle opère, sans ça, elle n’aurait pas eu la capacité de cerner le potentiel à long terme de la technologie d’AWL-E.

au-delà du chèque!

en conclusion, la relation entre une startup et un fonds d’investissement, ça se poursuit bien après que le chèque soit encaissé!

la relation entre entrepreneurs et investisseurs est un partenariat basé sur la transparence, l’alignement des objectifs et le travail d’équipe. les entrepreneur.e.s doivent être authentiques et ouverts sur leurs limites, tandis que les investisseur.e.s doivent être à l’écoute et prêts à fournir des conseils et un soutien.

lorsqu’il y a un bon « fit » entre les deux parties, cela permet d’atteindre de grands rêves et de bâtir des startups à succès.