pouvoir faire du design au quotidien dans une organisation innovante

ça fait maintenant 8 mois que je travaille au mouvement des accélérateurs d’innovation du Québec avec l’objectif d’appliquer les méthodes et pratiques du design à la création de nouveaux projets ou à l’amélioration de projets ou services existants.

juste avant de rejoindre main, je terminais mon baccalauréat en design de produits à l’université laval. une formation qui m’a fait tomber en amour avec le design. ça a complètement changé mon regard sur le monde et la manière dont j’interagis avec celui-çi.

bon, il faut aussi mentionner que juste après l’université je suis aussi partis faire une longue randonnée de plusieurs mois sur l’appalachian trail. c’est d’ailleurs à mon retour que mon ancien chargé de cours en entrepreneuriat, louis-félix binette, me contacte pour en savoir plus sur ce que je venais de vivre, ayant lui-même réalisé une aventure similaire par le passé. rapidement, on reconnecte et il finit par m’expliquer qu’il souhaite intégrer les pratiques du design au sein de l’organisation qu’il dirige. c’était le début d’une nouvelle aventure.

c’est déjà assez difficile d’expliquer à ma famille et mes amis ce qu’est le design, je vous garantis que d’expliquer ce que je fais chez main est un défi en soi, mais un défi particulièrement intéressant.

vivre le design au quotidien

pour moi, le design est plus qu’un simple processus de résolution de problèmes, il est partout et vit dans des objets simples ainsi que dans des systèmes complexes. le design est un puissant objet de changement et de progrès.

en tant que designer, les attentes peuvent être que je fasse preuve de créativité. cependant, être créatif n’est pas une action que je peux poser tout simplement. je crois profondément que la créativité se retrouve dans l’action de faire des liens. après tout, c’est comme ça qu’on innove. en associant des choses qui ne l’étaient pas avant. c’est donc avec une posture créative que je m’autorise à questionner, à creuser et à apprendre au quotidien chez main.

tout récemment, j’ai eu la chance d’animer une activité sur le design-thinking lors de notre retraite stratégique d’équipe au monastère des augustines dans la ville de Québec. le but de cette activité était de présenter ce qu’est le design et la méthodologie qui lui est propre pour que mes 16 collègues puissent se familiariser avec mon univers.
l’activité s’est révélée très enrichissante, mais ça a surtout permis de faire ressortir une question qui me trotte dans la tête depuis mon arrivée:

quels sont les ingrédients d’une culture design enrichissante dans un milieu où la vocation première n’est pas le design?

par « ingrédients », je fais référence à toutes les activités, initiatives, contextes, postures, ambiances, et outils qu’il est possible d’utiliser pour favoriser ce genre de culture. et par « culture design », je pense à tout ce qui a trait à l’innovation, la créativité, et plus encore.

dans un organisme à but non lucratif comme l’est main, je constate que nous travaillons sur une multitude de projets avec des contraintes et critères bien précis apportés par les différents partenaires et bailleurs de fonds. nous devons ainsi faire preuve de créativité dans notre approche si nous voulons réussir à réaliser les projets.

pour aller plus loin, je réalise qu’une démarche complète de design peut parfois être particulièrement complexe à réaliser dans ce genre de contexte où les projets se multiplient rapidement.

je me demande donc: comment est-ce possible d’inclure le design lorsqu’il n’est pas possible d’utiliser une méthodologie à grande échelle qui inclut toutes les étapes du design-thinking?

ces questions, je les lance dans l’univers. nous avons tous un rôle à jouer dans nos cultures d’organisation. nous avons ainsi tous des éléments de réponse intéressants. l’objectif même de mes questions est d’inclure tout le monde dans la réflexion. je suis curieux de vous entendre sur ce sujet.

après tout, se questionner de cette manière fait partie de ma pratique au quotidien, autant dans mon travail que dans ma vie personnelle. en tant que designer, je passe mon temps à poser des questions et chercher des solutions. et je pense avoir trouvé en main un environnement où il m’est possible de me poser ces questions — et de contribuer à ce qu’on soit un agent de changements.

— nicolas delisle-jubinville, chargé de projets – design stratégique @ main