15+ réflexions chocs pour élever l’écosystème d’accompagnement et les services offerts aux startups québécoises

crédit photo: ©merrylblavoie

tout d’abord, on s’est inspiré… sur les facteurs qui permettent aux accélérateurs d’évoluer au fil du temps, de rester en phase avec les besoins changeants des startups et de mesurer leur impact sur le succès d’une startup.

« teaching long-term sustainable health habits for founders ». les accélérateurs doivent se consacrer au développement des entrepreneur.e.s, en priorité de leur savoir-être. en les aidant à créer une bonne culture organisationnelle qui prend en compte les conditions adéquates de collaboration dès le départ, les entrepreneur.e.s peuvent mieux surmonter la pression et les défis des programmes d’accompagnement intensifs qu’ils.elles rejoignent.

« promote good habits versus the culture of overwhelming hustle ». on l’oublie souvent, mais les problèmes auxquels les entrepreneur.e.s sont confronté.e.s sont majoritairement d’ordre mental et émotionnel plutôt que des considérations commerciales réelles. les structures d’accompagnement sont responsables de les « pousser au bon moment et s’assurer qu’ils.elles puissent réussir avec un haut niveau de confiance en eux.elles ».

« mentors and everyone we bring into our ecosystems as accelerators are a reflection of our program ». offrir du mentorat a beaucoup de valeur dans l’offre de services d’une structure d’accompagnement. mais, à l’instar d’un.e entrepreneur.e, nos mentors sont-ils coachables ? sachant qu’une majorité de mentors n’ont pas été formés, encouragés ou poussés vers la bonne posture à adopter pour interagir avec un.e entrepreneur.e, les structures d’accompagnement doivent aider les mentors à s’adapter aux entrepreneur.e.s et guider les entreprises à naviguer à travers le processus de mentorat. ça passe notamment par enseigner aux entrepreneur.e.s à se poser ces questions : est-ce le bon mentor pour cet aspect de mon entreprise ?, est-ce que je peux utiliser ou opérationnaliser ce conseil ? ou, cela me convient-il en ce moment ?

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puis, on s’est recadré… en examinant l’environnement macro dans lequel opère notre écosystème startup, en réfléchissant sur les effets des tendances économiques actuelles.

« canada is somewhat lacking the amount of data that we truly need to understand what’s going on with the innovation economy and how about so supported ». notre écosystème doit se doter d’une stratégie claire, structurée et partagée sur la collecte de données afin de mieux identifier les impacts des tendances économiques et les enjeux dans l’accompagnement des startups.

« being an entrepreneur in 2023 is an extreme sport and the environment is tense ». le contexte mondial actuel — guerre en ukraine, inflation élevée, problèmes de liquidité des banques, inégalités croissantes et bouleversements climatiques — a un impact sur les ventes, le marketing, les investissements et, en fin de compte, sur les startups.

« money is no longer free anymore ». comme nous l’indique le dernier rapport de bdc capital, le retour aux niveaux prépandémie en capital de risque se manifeste par une difficulté pour les startups à trouver des capitaux. le contexte macroéconomique et la baisse du niveau de tolérance aux risques des investisseurs expliquent aussi cette rareté du capital. et cette difficulté d’accès au capital est encore plus forte pour les femmes fondatrices de startups et les minorités visibles.

« capital is a coward ». en raison de l’environnement économique actuel, beaucoup d’entreprises en phase de croissance, surtout celles ayant levé beaucoup de capitaux, revoient leurs prévisions de croissance en raison d’un manque de visibilité claire sur la demande des clients finaux et leurs budgets. ce ralentissement du déploiement de capitaux doit être une opportunité pour les entrepreneur.e.s à réfléchir davantage.

« the era of growth at all cost is over. we have to refocus on profitability ». en effet, les entrepreneur.e.s doivent se concentrer davantage sur leur adéquation avec le marché et leur clientèle afin de générer un carnet de commandes et une traction initiale suffisante avant de penser à lever des « tonnes d’argent ».

« integrate esg (environmental, social and governance) factors in your business ». si nous observons le secteur des technologies propres, nous pouvons constater que les investissements ont plus que doublé entre 2021 et 2022. il y a donc un besoin grandissant de solutions durables et innovantes pour être en mesure de relever tous les défis auxquels nous sommes confrontés en tant que société. de plus, les accélérateurs et les incubateurs doivent aider les entrepreneur.e.s à se poser les bonnes questions en matière des facteurs esg afin de mitiger les risques pour l’entreprise et mieux la préparer pour l’avenir.

« startups need to be involved with the canadian policy discussions (on all levels of governments) ». le gouvernement canadien favorise les multinationales plutôt que les entreprises nationales. il suffit de regarder le nombre de politiques allant dans cette direction comme les mesures incitatives réduisant les impôts sur le revenu à payer. dans cette optique, comment peut-on inciter les startups à bénéficier davantage des encouragements fiscaux, tels que pour la recherche scientifique et le développement expérimental (rs&de) ? les leaders de l’écosystème doivent s’engager dans les échanges sur les politiques publiques, les lois et les réglementations afin de prendre position sur plusieurs enjeux, dont l’accès au capital et l’attraction de talents hautement qualifiés pour les startups, etc.

« help companies go out and expand globally ». le canada et les entreprises canadiennes restent un gage de sûreté à l’international. en effet, 50 % des transactions en capital de risque proviennent de l’extérieur du canada, ce qui démontre bien que les startups canadiennes ont un fort potentiel à l’international. toutefois, cette ambition doit être soutenue par des efforts accrus au niveau des stratégies de protection de la propriété intellectuelle, une augmentation des mesures de soutien à l’internationalisation et un renforcement de la posture des entrepreneur.e.s face à la compétition.

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enfin, on s’est élevé… en partageant nos expériences sur trois thématiques cruciales au sein d’un écosystème entrepreneurial : taking care of people, taking care of technology and taking care of business (models).

« people just need a safe space (between founders) ». la santé mentale des entrepreneur.e.s est un enjeu très important qui nécessite d’être étudié plus en profondeur afin de trouver les bonnes solutions. beaucoup d’entrepreneur.e.s peinent encore à s’exprimer librement sur le sujet, ce qui doit mener à la création de safe space afin de leur permettre d’échanger de façon décomplexée dans un cadre rassurant. de plus, il est également important de résoudre l’enjeu de l’accès de l’aide à un professionnel en favorisant les connexions entre l’écosystème startups et les professionnels de la santé.

« help a startup build something that serves a purpose ». beaucoup de personnes se lancent en entrepreneuriat sans s’être assez penchées sur un objectif et un grand nombre d’entrepreneur.e.s tentent de saisir toutes les opportunités qui s’offrent à eux quitte à oublier leur objectif. le rôle d’un accélérateur est d’aider les entrepreneur.e.s à se démarquer et être vraiment précis dans leur objectif. nous devons leur donner les outils nécessaires pour qu’ils.elles saisissent la création de valeur de leur technologie et son impact réel sur le marché.

« customer readiness leads directly to investor readiness ». le sujet a été effleuré plus haut, mais il est important de le répéter car ce fut un thème transversal de l’événement. dans l’écosystème on met beaucoup l’accent sur l’investissement, sur le fait de préparer les startups pour des levées de fonds. il ne faut pas oublier que l’investissement ne représente qu’une partie de l’équation. si la startup n’arrive pas à obtenir des clients ou des contrats, elle n’obtiendra pas d’investissement. en effet, les investisseurs ne s’intéresseront pas à une startup tant qu’elle n’aura pas développé une traction et une véritable base de clients dans son marché cible.

« one for all in the room is collaboration ». en tant qu’acteur de l’accompagnement de startups, rappelons-nous que nous sommes toujours au service des entrepreneur.e.s. tout ce que nous faisons, nous devons toujours le faire dans l’intérêt des entrepreneur.e.s. il n’y a pas un nombre suffisant de spécialistes dans chacune des régions pour répondre à tous les besoins des entrepreneur.e.s. l’écosystème doit donc mettre les entrepreneur.e.s en relation avec les bonnes personnes qui feront la différence dans leur parcours et leur permettront d’accomplir des choses qui n’auraient pas été impossibles sans l’apport collaboratif de l’écosystème d’accompagnement.

« a hub isn’t a coworking space, we have to build a community ». la valeur de l’offre de services d’une structure d’accompagnement repose sur son approche personnalisée et l’accès à une panoplie de ressources qui répond aux besoins des entrepreneur.e.s. afin de maintenir cette communauté entrepreneuriale active, les acteurs.trices de l’écosystème doivent s’assurer que le nombre de startups que nous pouvons créer au québec est suffisant si nous voulons rester compétitifs. pour pallier cet enjeu, nous devons tirer profit du rayonnement de notre communauté en nous assurant d’attirer plus de startups de l’international.

maintenant que l’acceleratorfest est derrière nous, l’écosystème d’accompagnement se donne rendez-vous au sommet des accélérateurs 2024 dans la région de la capitale-nationale, au manoir du lac delage afin d’échanger entre pairs sur des enjeux communs à l’écosystème, d’imaginer et construire le futur et de rencontrer des partenaires potentiels partageant la même ambition.

– youri dermigny