Le Québec, pépinière de talents pour l’économie numérique et leader en intelligence artificielle pour le bien commun.

Cette intéressante discussion entre Cassie Rhéaume et  Yoshua Bengio vous feront voir le secteur du numérique québécois de l’intérieur. Vous comprendrez l’impact du numérique dans la société québécoise sous plusieurs dimensions, notamment des barrières à l’entrée du système d’éducation qui empêchent la formation rapide et efficace dans le domaine du numérique, aggravant ainsi une pénurie de main-d’œuvre décriée depuis au moins 10 ans! Il est aussi mention de la place accordée aux femmes dans le secteur des technologies et des avancements novateurs en intelligence artificielle. On discute également du processus d’automatisation des travaux effectués jusqu’à présent par du capital humain, du futur développement de la technologie, des centres de données, de l’immersion et de l’importance des formations adéquates pour les futurs diplômés.

Le Québec regorge de talents susceptibles d’intégrer des emplois dans le numérique, mais ces talents ne le savent pas et on ne les forme pas assez rapidement.

Cassie Rhéaume a fait de l’inclusion des femmes dans le domaine du numérique son cheval de bataille. Elle propose que la formation des adultes pour les intégrer rapidement et efficacement dans ce secteur économique en forte croissance, où la pénurie de main-d’œuvre est une réalité depuis des années. Quant à lui, Yoshua Bengio, chercheur à l’Université de Montréal, nous parle de tous ces secteurs où l’intelligence artificielle pourrait jouer un rôle majeur, mais qui sont ignorés par ces entreprises qui recherchent le profit rapide. On parle également avec lui du rôle des gouvernements pour s’assurer d’une utilisation humaniste des avancées promises par l’intelligence artificielle.

Une pénurie de main-d’œuvre depuis 10 ans, des emplois payants, des talents qui s’ignorent, il faut que le système d’éducation soit innovant!

Cassie Rhéaume nous parle des formations intensives et immersives au Lighthouse Labs et les défis que la formation en technologie impose à ses étudiants. Puisque Lighthouse Labs a des milliers de partenaires et que le laboratoire prend à cœur l’accompagnement vers l’emploi suite à leur graduation, il propose un solide programme de mentorat et un parcours personnalisé. Nul n’est étonné que le taux de placement de ses diplômés soit de 97%!

Selon Cassie Rhéaume, en général, l’intérêt pour le secteur des technologies s’allume une fois sur le marché du travail, à travers une expérience professionnelle. Ceci explique pourquoi les femmes ou les communautés minoritaires sont peu représentées dans les programmes de formation universitaire dans ce secteur pourtant en pleine expansion. Elle ajoute que bien que la volonté de collaboration soit grande dans le secteur numérique, il est toutefois question de fracture numérique dans les régions du Québec. Les opportunités pour les citoyens ne sont pas égales et Cassie Rhéaume déplore le manque de subventions et d’incitatifs à la formation dans le secteur du numérique en région.

Montréal, pôle mondial en intelligence artificielle, en mission pour une IA au service de l’humanité.

Yoshua Bengio nous parle de son arrivée au Québec à 12 ans et ce qui le motive à poursuivre ses travaux en sol québécois. Il met un point d’honneur à nous rappeler que les compagnies «sont d’abord des gens». Il souligne également que beaucoup de professeurs et d’étudiants désirent d’abord contribuer au développement d’une IA qui aide la population, plutôt que de mettre leur énergie dans des projets qui ne correspondent pas à leurs valeurs. Le professeur Bengio est convaincu que le Québec peut et doit établir un écosystème innovant qui répondra aux grands maux du 21e siècle. Il précise que la manière d’innover au Québec est particulièrement avant-gardiste et que la position de notre gouvernement est un pilier important, pouvant conjuguer le développement économique et le développement durable. Il ajoute que dans notre écosystème, l’expertise de nos gens spécialisés au Québec nous permet de profiter d’une croissance économique et la possibilité existe pour nous de devenir des figures de leaders mondiaux en entrepreneuriat et en innovation sociale.

Suite à son passage dans les régions du Québec l’été dernier, Yoshua Bengio affirme que la masse critique d’embauche, qui porte sur le talent en entreprise, doit s’élargir davantage, en plus de capitaliser sur les ressources que nous possédons déjà. Il réitère que la vraie croissance économique se fait grâce à nos talents locaux. On se doit de faire l’exportation de notre expertise, tout en capitalisant sur nos gens. Selon Bengio, on peut s’entraider, solutionner des problèmes et développer des écosystèmes de startups en région, tout en y créant une nouvelle économie. Le professeur veut que l’on arrête de se cacher derrière des excuses. Ce n’est pas aussi compliqué qu’on le conçoit que de collaborer avec des gens à plus de 1000 kilomètres de distance, surtout quand ceux-ci partagent notre langue et nos valeurs. Pourquoi ne pas capitaliser sur ces nouvelles manières de collaborer et s’en servir comme tremplin pour faire rayonner l’écosystème startup québécois à l’international? C’est ça, finalement, travailler pour le bien commun.

Laisser un commentaire